LE GUT FEELING

« Ne vous a t-on jamais dit de vous fier à vos tripes ? »

 On s’est rendu compte en explorant l’anatomie de l’intestin que ce dernier était doté de son  son propre système nerveux (le système nerveux entérique) et n’hébergeait pas moins de 200 millions de neurones ! Incroyable mais vrai..

Deuxième découverte : on retrouverait dans l’intestin la moitié des neuromédiateurs présents dans le cerveau

Notre intestin serait-il capable de réflexion ? Pourrait-il influencer nos pensées ?

Ça se pourrait bien !

LE VENTRE INFLUENCE LE CERVEAU

 1. Les voies de communication

 Les voies de communication entre notre intestin et notre cerveau ne manquent pas.

Si on a longtemps pensé que cette communication était à sens unique : depuis notre cerveau jusqu’à notre intestin et que seul notre cerveau avait droit d’influence sur notre intestin,  nous avons été surpris de constater que la communication se faisait à double sens !

« quand je suis stressé, j’ai mal au ventre » oui mais  l’inverse aussi « si tu as mal au ventre, tu seras stressé »

La communication peut se faire de différentes manières :

• Via l’envoi de messagers chimiques ou hormones à travers la circulation sanguine. C’est un peu plus long mais ça marche bien. Qui n’a jamais reçu avant un examen ou un évènement stressant, un signal urgent de passage aux toilettes ou encore un mal de ventre soudain ?
• Via l’autoroute : c’est certainement la voie la plus rapide entre le cerveau et l’intestin représenté par le nerf vague qui est le nerf le plus long de système nerveux et qui un must en terme de rapidité et efficacité. C’est une autoroute à double sens.

Le nerf vague possède des mini radars dans l’intestin eux même connectés au cerveau. De telle sorte que si un danger se présentait dans l’intestin, le cerveau en serait informé tout de suite.

On estime que la communication entre le cerveau et l’intestin se ferait par voie ascendante à 80% !! De bas en haut !

Ce qui lève le doute sur le fait que notre intestin pourrait influencer notre cerveau.

2. Les bactéries parlent au cerveau

Les bactéries de notre intestin communiquent avec notre cerveau par le biais des métabolites et neuromédiateurs qu’elles produisent.

• • •  Ainsi on a pu démontrer que les bonnes bactéries productrices de butyrate qui est un agent bénéfique pour notre santé, avaient un effet positif sur le cerveau et modulaient positivement l’expression de certains gènes.
    • Des bactéries pour mon anxiété :  Les bifidobactéries et les lactobacilles (bactéries bénéfiques) peuvent produire du gaba qui est un neuromédiateur à effet anxiolytique.
    •  A l’inverse , les mauvaises bactéries en produisant des dérivés appelés LPS peuvent augmenter le stress et la douleur.

« Je digère bien, je dors bien »

La sérotonine  est un neuromédiateur produit dans l’intestin. C’est un peu notre antidépresseur naturel et la cible des médicaments anti dépresseurs. Elle va influencer positivement nos humeurs, nous détendre, et favoriser un sommeil de qualité car elle est le précurseur de la mélatonine, hormone du sommeil.

Le microbiote intestinal aura donc une influence sur notre sommeil et notre moral.

On remarque très souvent que les personnes ayant des ballonnements ou des troubles digestifs dorment assez mal en lien avec une baisse de cette fameuse sérotonine.

Soigner leur intestin serait donc une piste intéressante pour résoudre leur problème.

Le lien entre troubles digestifs et troubles anxio dépressif  est aujourd’hui bien démontré.

 Par ailleurs, la prise d’antibiotiques en anéantissant bonnes et mauvaises bactéries influencent négativement nos humeurs et notre sommeil en envoyant un message de stress à notre cerveau.

« C’est dans votre tête ! »

« non ! c’est dans mon ventre gros bêta »

On se voit prescrire à tort des antidépresseurs pour soigner les troubles de l’humeur mais parfois la réponse se trouve dans notre ventre.

De la même manière, on rend parfois les personnes responsables de leurs troubles digestifs pensant que c’est leur anxiété qui génère des symptômes intestinaux.

Mais ce n’est pas toujours le cas ! il est important d’avoir une démarche raisonnée et d’être suffisamment informés pour ne pas nuire et faire une médecine de santé et pas de maladie!

CONCLUSION

 « Si c’est la guerre dans le ventre,  ce sera la guerre dans la tête »

Les bactéries influencent de manière indiscutable la chimie de notre cerveau d’ou l’importance d’explorer cet organe extra humain qu’est notre microbiote et le bichonner un maximum. En effet , le lien entre ventre et cerveau est bien établi et il ne fait aucun doute que notre bien être mental est directement lié à celui de notre ventre.